Annonce d’EDF : hausse du bénéfice et anticipation de la baisse des prix de l’électricité
EDF a enregistré une hausse importante de son bénéfice de 21 %, atteignant 7 milliards d’euros au premier semestre 2024.
Dans un communiqué du 26 juillet, le PDG du groupe, Luc Rémont, a déclaré : « Ces résultats opérationnels et financiers en progression témoignent des efforts menés par l’ensemble des équipes d’EDF pour retrouver des hauts niveaux de production ».
Cette annonce est accompagnée d’une information qui aura un impact direct sur les factures des consommateurs : EDF anticipe une possible baisse des prix de l’électricité.
Pourquoi les prix de l’électricité pourraient baisser ?
EDF s’attend à une baisse des prix de l’électricité sur les marchés pour plusieurs raisons :
- L’amélioration de la production nucléaire et hydraulique de l’entreprise ;
- L’augmentation de la production hydroélectriques grâce aux conditions météorologiques favorables ;
- L’augmentation de la production d’énergies renouvelables (éolienne et solaire).
De plus, à propos des prix de l’électricité, Luc Rémont a souligné : « Nous avons désormais une visibilité sur les prix jusqu’à environ la fin de la décennie qui montre après une baisse très rapide (…) une stabilisation à un niveau beaucoup plus bas que ce que nous avions l’année dernière à la même période ».
À savoir
En juin dernier, les contrats d’achat d’électricité à terme pour l’année 2025 se négociaient à environ 73 euros le MWh, contre encore 90 euros le MWh en janvier dernier et 146 euros le MWh, il y a un an.
La baisse des prix de l’électricité, déjà bien enclenchée sur les marchés, devrait peser sur la rentabilité de l’entreprise à la fin de l’année : EDF s’attend à un recul de l’Ebitda (excédent brut d’exploitation, un indicateur de rentabilité).
EDF face à la baisse des prix de l’électricité
Rappel du contexte pour EDF
En 2022, EDF n’avait pas pu profiter pleinement de la flambée des prix de l’électricité à cause d’un mécanisme mis en place par l’Etat : l’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH).
L’ARENH est un dispositif permettant aux fournisseurs alternatifs de bénéficier d’un tarif fixé pour un certain volume d’électricité produite dans les centrales nucléaires. Créé en 2010 (Loi NOME), l’ARENH est géré par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) depuis sa création en 2011. Ce dispositif est temporaire et sa fin est prévue le 31 décembre 2025.
Ainsi, l’entreprise était contrainte par l’État français, son actionnaire à 100 %, de vendre plus de courant à prix cassé à ses concurrents fournisseurs alternatifs. De plus, cette même année, des problèmes de corrosion dans plusieurs centrales nucléaires avaient entraîné des difficultés de production. L’entreprise a été marquée par une perte de 17,9 milliards d’euros.
En 2023, l’entreprise a pu à la fois vendre plus d’électricité et profiter de prix soutenus, réalisant un bénéfice de 10 milliards d’euros.
Et pour ce premier semestre 2024, Luc Rémont a annoncé qu’EDF a amélioré son bénéfice de de 7 milliards d’euros.
À noter
Un défi pour l’avenir d’EDF
La baisse des prix de l’électricité complique la situation d’EDF, qui anticipe une baisse de sa rentabilité d’ici la fin de l’année 2024.
Luc Rémont a évoqué la nécessité d’anticiper cette baisse en mettant en œuvre des mesures de transformation et d’amélioration de la performance économique pour maintenir la capacité de financement nécessaire aux investissements dans la transition énergétique.
Le PDG du groupe français évoque des besoins d’investissements à hauteur de 25 milliards d’euros par an dans les années à venir. Ces investissements sont dans le but de gérer son parc vieillissant, lancer des programmes de construction de nouveaux réacteurs, et financer les énergies renouvelables.
La situation actuelle représente une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des consommateurs, mais elle pose un défi pour l’avenir d’EDF. Les consommateurs bénéficient de la baisse des prix de l’électricité et de la reprise de la production nucléaire, tandis que l’entreprise doit faire face à une rentabilité en baisse et à des besoins d’investissement importants pour assurer son avenir et ses ambitions en termes de transition énergétique.
