ARENH 2025 : une dernière demande en hausse avant la fin du mécanisme.
Depuis son lancement en 2011, l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) offre aux fournisseurs alternatifs l’accès à une électricité nucléaire produite par EDF à un tarif fixe de 42 €/MWh : un tarif qui est nettement inférieur aux prix du marché.
Ainsi, ce mécanisme visait à stimuler la concurrence sur le marché de l’électricité tout en protégeant les consommateurs des fluctuations des coûts énergétiques. Cependant, il y est important de rappeler qu’il y a une limitation du volume accessible, qui est à 100 TWh par an, fixé par EDF. Conséquence : cela a régulièrement conduit à des demandes excédentaires, comme pour ce qui se dessine pour l’année prochaine.
En effet, pour la dernière année de la mise en application de l’ARENH pour le marché de l’électricité, le mécanisme a suscité une forte demande. Concrètement, quel est le total d’électricité nucléaire demandé par les fournisseurs alternatifs pour 2025 ? Et quelles sont les conséquences d’un déplacement de plafond annuel qui est pour rappel de 100 TWh ?
Une hausse de la demande d’ARENH pour 2025
Comparée à l’année précédente, la demande pour l’ARENH 2025 a augmenté de 3,5 %.
Les raisons d’une demande croissante
Selon la CRE, cette progression s’explique par la croissance de la part de marché des fournisseurs alternatifs, qui a augmenté de 3,3 % en 2024. En effet, il y a eu une nette augmentation des clients qui ont choisi de passer par des fournisseurs alternatifs et par conséquent beaucoup d’entre eux ont pu choisir l’option ARENH pour leur contrat d’électricité.
C’est pourquoi, pour le dernier bilan d’ARENH, la CRE a enregistré les demandes de 107 fournisseurs pour un total brut de 135,04 TWh. Puis, après correction, la demande nette s’établit aujourd’hui à 134,93 TWh.
L’impact d’une demande croissante d’ARENH sur les consommateurs finaux
À la suite de cette communication sur la demande des volumes d’ARENH, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a confirmé que seuls 74,12 % des demandes pourront être satisfaites. Ainsi, les volumes restants devront être acquis sur le marché, où les prix sont bien plus élevés (c’est ce qu’on appelle le principe d’écrêtement.).
Consultez la délibération de la CRE ici
À noter
Un futur mécanisme post-ARENH en préparation
Les défis et les enjeux pour le secteur énergétique français
Le 31 décembre 2025 sera la fin officielle de l’ARENH. Cette fin annoncée permettra à EDF à vendre l’intégralité de sa production sur les marchés libres à partir de 2026.
Cependant, ce changement pose des défis majeurs pour le secteur énergétique français : le mécanisme post-ARENH est toujours en suspens puisque rien n’a été validé sur le point législatif. En effet, les discussions sont en toujours en cours pour élaborer un nouveau cadre réglementaire, qui devra équilibrer l’ouverture du marché avec la stabilité des prix de l’électricité.
Mais cette transition inquiète de nombreux acteurs du marché, comme les fournisseurs alternatifs. Pourquoi ? Car les fournisseurs alternatifs perdront une source d’approvisionnement à bas coût, ce qui pourrait affecter leur compétitivité face à la volatilité des prix de gros.
Les avancements législatifs et politiques : point sur la situation
Malgré plusieurs amendements de suppression en provenance de la gauche, mais aussi de la droite, le Sénat a adopté mardi 26 novembre, l’article 4 du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, qui prévoit un nouveau dispositif visant à remplacer l’ARENH (l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique) en 2026.
Toutefois, les députés ont rejeté cet article et ont pointé des irrégularités sur le mécanisme proposé, notamment sur les seuils de captations des revenus d’EDF. Et de nombreux dépités ont demandé un projet de loi pour établir le mécanisme post-ARENH.
Alors que le Gouvernement devait dresser le bilan de l’accord conclu il y a un an avec EDF sur la régulation des prix de l’électricité nucléaire et mener à terme un projet de loi de finances qui comprenait les délimitations de ce futur mécanisme, sa marge de manœuvre semble aujourd’hui limitée. Sous le coup de la motion censure et du renversement du Gouvernement ce mercredi 4 décembre, la capacité de l’exécutif à mener à bien un accord avec EDF avant la fin de l’année semble compromis.
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