La CRE alerte sur les prix négatifs de l’électricité et publie ses recommandations
Pour cette année 2024, un phénomène lié à la consommation d’électricité a pris de l’ampleur en France : les prix négatifs. Comptabilisé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), ce phénomène a concerné 235 heures au premier semestre 2024, contre seulement 147 heures pour toute l’année 2023.
Mais pourquoi une telle situation se produit-elle en France ? Et concrètement, quels en sont les impacts sur le marché de l’électricité et pour les consommateurs ?
Qu’est-ce qu’un « prix négatif de l’électricité » ?
Lorsque l’on parle des prix négatifs de l’électricité, nous parlons d’un phénomène où l’énergie est vendue à un prix inférieur à zéro.
À retenir
Pour expliquer cette situation de surplus d’offre d’électricité par rapport à la demande, il convient de mettre en avant l’essor des énergies renouvelables et les bonnes conditions climatiques de cette année. Concrètement les conditions météorologiques favorables (vent et soleil) ont permis de favoriser une forte production d’énergie issue des ENR alimentant le réseau avec un flux important en supplément de la production d’énergie inflexible (le lignite ou centrale nucléaire). Ces conditions météorologiques favorisent une baisse de consommation énergétique de la part des consommateurs, occasionnant par conséquent un déséquilibre entre offre et demande. Il y aura donc trop d’électricité dans le réseau pour une demande trop faible.
Dans ce contexte, certains producteurs préfèrent payer pour que leur électricité soit consommée, plutôt que de stopper leurs centrales. Pourquoi ? Parce que redémarrer une centrale peut coûter plus cher que de continuer à produire à perte pendant quelques heures.
Quel est l’impact du phénomène des prix négatifs ?
Dans son rapport publié le 26 novembre, la CRE explique que ce phénomène très répétitif des prix négatifs sur l’électricité a engendré des pertes économiques importantes pour le parc électrique français. L’autorité administrative estime une perte de 80 millions d’euros pour les producteurs en 2024.
À noter
Les recommandations de la CRE
La CRE a publié des recommandations pour réduire les pertes économiques causées par les prix négatifs de l’électricité. Pour limiter ce phénomène, la CRE propose plusieurs grandes pistes dans son analyse :
- La première piste : inciter les installations subventionnées à s’arrêter en cas de prix négatifs, pour éviter de produire de l’électricité inutilement.
- La seconde piste : investir dans des solutions de stockage, comme des batteries, pour conserver l’électricité excédentaire et la réutiliser lorsque la demande augmente.
- La troisième piste : rendre la demande plus flexible, par exemple en encourageant les industries ou les ménages à consommer davantage pendant les périodes où l’électricité est abondante et bon marché.
- La quatrième piste : renforcer la contribution des installations d’énergie renouvelable à l’équilibrage du système électrique.
Aussi, la CRE suggère de renforcer les connexions avec les réseaux électriques des pays voisins et d’améliorer la coordination européenne pour mieux gérer ces surplus d’électricité.
Consultez le CP de la CRE ici !