La chute du Gouvernement Bayrou, actée le 8 septembre 2025 après un vote de défiance à l’Assemblée nationale, marque un nouveau tournant pour la vie politique française.
Mais au-delà de cette décision parlementaire, c’est tout le secteur de l’énergie qui se retrouve dans l’incertitude. Alors que de nombreux chantiers stratégiques étaient en cours, leur avenir est désormais suspendu.
En effet, cette instabilité politique intervient à un moment critique : la France devait publier sa nouvelle PPE, véritable feuille de route pour la décennie à venir. Sans cap clair, producteurs, investisseurs et collectivités se retrouvent face à un horizon brouillé, tandis que les objectifs climatiques du pays s’éloignent encore.
Une crise politique aux lourdes conséquences pour le secteur de l’énergie
Le Gouvernement de François Bayrou n’a pas obtenu la confiance des députés : 364 voix contre, 194 pour. Cette défaite entraîne la mise en pause ou la disparition de plusieurs réformes en préparation.
Pour l’énergie, ce renversement de Gouvernement tombe au plus mauvais moment. En effet, la France devait justement publier sa Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la feuille de route pour les dix prochaines années. Ce document est une « boussole » pour les acteurs du secteur : producteurs, industriels, collectivités et investisseurs.
LA PPE encore retardée : un flou inquiétant
Prévue initialement à la fin de l’été, cette troisième PPE (2025-2035) devait préciser comment la France compte :
- sortir progressivement des énergies fossiles,
- développer massivement les énergies renouvelables,
- et relancer la filière nucléaire avec de nouveaux réacteurs EPR2. (Pour LinkedIn, insérer l’article aussi ici)
💡 Le saviez-vous ?
En 2024 déjà, la France accusait quatre ans de retard sur ses objectifs de déploiement des renouvelables. La chute du Gouvernement Bayrou ajoute une dose supplémentaire d’incertitude.
Mais sans Gouvernement stable, cette planification est une nouvelle fois repoussée. Résultat : les filières renouvelables françaises (solaire, éolien, biogaz) manquent de visibilité, les objectifs climatiques de la France, déjà en retard, risquent de s’éloigner encore, la confiance des investisseurs est fragilisée.
Les dossiers en suspens : photovoltaïque, CEE et biogaz
Ces dernières semaines, le Gouvernement avait tenté d’accélérer sur plusieurs réformes :
- soutien aux petites centrales solaires au sol,
- révision des aides pour le photovoltaïque sur bâtiments agricoles et professionnels,
- évolution des certificats d’économie d’énergie (CEE) pour relancer le marché des pompes à chaleur,
- mesures pour encourager le biogaz.
D’après l’article du média Les Echos publié le 28 août dernier, ces chantiers, discutés au Conseil supérieur de l’énergie (CSE), restent désormais en suspens. Les professionnels de l’énergie réclament une vision claire et une stabilité réglementaire pour investir sereinement.
📝 À noter
Nommé Premier ministre ce 9 septembre 2025, Sébastien Lecornu n’est pas un inconnu du secteur de l’énergie. C’est un ancien secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot (2017-2018). Il avait déjà travaillé sur de nombreuses thématiques énergies comme : la fermeture des centrales à charbon, la reconversion du site nucléaire de Fessenheim, les premiers grands groupes de travail sur les renouvelables, ou encore les contrats de transition écologique. Il est reconnu pour sa fermeté vis-à-vis d’EDF lors du chantier de Flamanville, Lecornu est considéré comme un connaisseur du dossier énergétique. Sa nomination pourrait donc accélérer la reprise des discussions sur la PPE et redonner un cap au secteur.
⚡ À retenir
- La chute du Gouvernement Bayrou fragilise la stratégie énergétique de la France. - La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), attendue depuis des mois, est encore retardée. - Les acteurs du solaire, du biogaz et de l’efficacité énergétique restent dans le flou.
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