La présidence hongroise du Conseil vise à modérer l’ambition climatique de l’Union européenne
La présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) est assurée à tour de rôle par chaque État membre pour une période de six mois. Après la dernière présidence de janvier à juin 2024 assurée par la Belgique, c’est au tour de la Hongrie de prendre le relai à partir du 1er juillet, avant d’elle-même laisser sa place à la Pologne en janvier 2025.
Présenté le 18 juin, le programme de la présidence hongroise dirigée par Viktor Orbán, affiche une volonté de contribuer à la définition d’un objectif climatique 2040 de l’UE « ambitieux », tout en posant plusieurs conditions à respecter.
Contexte politique de la Hongrie
La Hongrie sera chargée d’organiser et de présider l’ensemble des réunions du Conseil de l’UE. Le Premier ministre de la Hongrie, Viktor Orbán, s’est notamment illustré en mettant en avant un slogan explicit “Make Europe Great Again” visant à présenter son programme. Le Premier ministre hongrois donne le ton, en affichant une véritable proximité idéologique à celle de l’ancien président américain Donald Trump.
À noter que cette période coïncide avec la fin de la législature quinquennale de l’UE, offrant ainsi à la Hongrie, une opportunité pour promouvoir certaines de ses priorités politiques, notamment pour le secteur de l’énergie.
La Hongrie soutient la neutralité carbone de l’UE sous condition
La Hongrie a officiellement soutenu l’objectif de neutralité carbone de l’UE pour 2050, devenant ainsi le 21ᵉ État membre à y adhérer.
Lors d’un événement de lancement d’une centrale d’énergie solaire, le ministre de l’Innovation hongrois, László Palkovics, a affirmé que la Hongrie avait déjà réduit ses émissions de 32 % depuis 1989 et vise une réduction de 40 % d’ici la fin de la prochaine décennie. Cependant, ce soutien est conditionné par la vision de Viktor Orbán qui considère l’énergie nucléaire comme le principal moyen d’atteindre cet objectif.
Les priorités de la présidence hongroise du Conseil de l’UE
Le 18 juin, la Hongrie a présenté son programme pour la présidence du Conseil de l’UE, mettant en avant la préservation de la compétitivité économique de l’Europe.
D’après le briefing énergie du média Contexte, Budapest s’engage à assurer « la compétitivité et la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’UE tout au long de la transition verte », et fait de l’adoption d’un « nouveau pacte européen pour la compétitivité » une priorité essentielle de sa présidence.
Pour concrétiser ces ambitions, la Hongrie met l’accent sur plusieurs domaines clés.
Une focalisation sur la géothermie
La géothermie est une source d’énergie propre et renouvelable exploitant la chaleur du sous-sol terrestre. Il s’agit d’une source d’énergie qui est l’une des priorités climatiques de la présidence hongroise.
Ceci s’explique notamment car le pays est riche en ressources géothermiques. La Hongrie souhaite exploiter ce potentiel pour fournir une énergie propre à ses citoyens et ainsi renforcer son indépendance énergétique.
Des discussions entre États concernant les plans nationaux énergie-climat (PNEC)
Les PNEC sont des plans nationaux que chaque État membre doit élaborer afin d’atteindre les objectifs climatiques de l’UE.
La Hongrie souhaite faire progresser les discussions entre les États membres sur ces plans et adopter des conclusions du Conseil axées sur les PNEC. Cependant, ces ambitions seront encadrées par des conditions visant à garantir que les efforts environnementaux ne compromettent pas la compétitivité économique des pays membres.
Une poursuite des actions pour le développement des réseaux électriques
La Hongrie souhaite continuer le travail entamé par la Belgique pour renforcer les infrastructures nécessaires à l’intégration des énergies renouvelables et à la stabilité du réseau électrique. L’objectif est de répondre aux contraintes économiques et techniques tout en soutenant la transition énergétique.
La future présidence hongroise du Conseil de l’UE se prépare à gouverner dans un environnement complexe, entre ambitions climatiques et réalités économiques. En imposant une série de conditions à l’encadrement des politiques climatiques, Viktor Orbàn espère garantir une transition énergétique « réalisable ». Ceci, dans le but de garantir la compétitivité des prix de l’énergie ainsi que la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’UE.